La formule de la paix dans la Bhagavad-Gita
Tout le monde sur cette terre aspire à trouver la paix, c’est même l’un des sujets les plus fondamentaux auxquels est confrontée l’humanité, mais on ignore comment y parvenir. La Bhagavad Gita, sans doute le livre sacré le plus ancien du monde, offre une réponse précise et toujours d’actualité à cette question.
Le dernier verset du cinquième chapitre contient la « formule de la paix » telle qu’énoncée par Sri Krishna :
Parce qu’il Me sait le Bénéficiaire ultime de tous les sacrifices, de toutes les austérités,
le Souverain de toutes les planètes et de tous les devas, l’Ami et le Bienfaiteur de tous les êtres,
le sage trouve la paix, la cessation des souffrances matérielles. (BG 5.29)
Cette formule s’applique aussi bien au niveau individuel que social, national ou planétaire. Elle porte sur trois points :
1. Dieu est le réel Bénéficiaire de tous nos actes
2. Dieu est le véritable Propriétaire de tout ce qui est
3. Dieu est le véritable Ami et Bienfaiteur de tous les êtres.
Le droit de propriété que l’homme veut exercer sur tout ce qui l’entoure, biens, maison ou famille, ainsi que son besoin d’identification, d’appartenance à une communauté ou à la terre de ses ancêtres, sont la source des conflits qui envahissent le monde. Des guerres éclatent aussi au nom de Dieu, ce qui pousse beaucoup de gens à se méfier de la religion.
Le message de la Bhagavad Gita nous élève au-delà de ces querelles partisanes. C’est pourquoi il a interpellé de nombreux penseurs occidentaux tels Lamartine, Malraux, Thoreau, Emerson, Goethe, Tolstoï ou Einstein, pour n’en citer que quelques-uns. Ces derniers ont puisé dans la Gita beaucoup d’inspiration à propos de la nature humaine et du rapport de l’homme avec son créateur.
Essayons de comprendre qu’en dehors du Seigneur nul ne possède quoi que ce soit. Nous pensons que notre corps ou nos sens nous appartiennent, mais en fait il n’en est rien. Nous pouvons croire que nous en en sommes le maître, sauf que nous sommes sans cesse en proie à nos sens insatisfaits et toujours avides de plus de plaisir. Cette tendance est amplifiée et largement exploitée par une société centrée sur l’acquisition constante de biens, de plaisirs et de richesses, mais jusqu’où peut nous mener cette frénésie à vouloir toujours plus et où cela s’arrêtera-t-il ? Dans le Mahabharata, le roi Yudhisthir remarque que la chose la plus étonnante en ce monde est que nous voyons des milliers d’êtres mourir tout autour de nous sans pour autant penser que cela va nous arriver. Cette forme de déni est d’ailleurs la plus grande illusion qui frappe tous les humains. La vraie question à se poser n’est pas de savoir si nous allons mourir, puisque c’est une évidence, ni même quand, mais plutôt si la mort est une fin ou s’il existe autre chose après cette vie.
L’âme est éternelle, nous dit Krishna et toutes les religions sont d’accord sur ce point. Élargissons donc notre vision du monde, cessons de nous focaliser exclusivement sur un plaisir matériel temporaire et dépassons l’égoïsme individuel, communautaire ou national dans lequel hélas il est quasiment impossible de trouver la paix.
Appliquer la formule de la paix de la Bhagavad Gita donne une base spirituelle à nos vies. Nous pouvons alors approfondir notre compréhension de cet illustre texte sacré et vivre selon les préceptes qu’il renferme.